Tribune: Béni, chronique de massacres planifiés
C’est depuis octobre 2014, il y a de cela donc 5 ans, que la région de Beni connaît une série de massacres de civils que l’armée attribue aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).
À ce jour, plus de 2000 personnes ont été massacrées, dont plus de 150 depuis le lancement, fin octobre 2019, des opérations de “grande envergure” contre les présumés ADF. Opérations voulues par le Président Félix Tshisekedi pour restaurer l’état de droit et la paix dans cette partie du pays (Promesse de campagne).
Les coupables désignés, les ADF, sont en réalité un groupe armé ougandais regroupant des mouvements d’opposition au président Yoweri Museveni fondé en 1995. À l’étonnement général, la lutte de ce groupe ne se passe qu’exclusivement sur le sol congolais. En quoi cette rébellion est alors qualifiée d’Ougandaise? Ils tuent et massacrent à Béni sans révendiquer quoique ce soit. En attendant, l’Ouganda n’a rien à craindre des actions menées par ce groupe. Nous pouvons donc conclure que les ADF ne sont utilisés que comme un prétexte et que c’est clairement le Congo qui est la cible.
Exploitation des richesses du Congo
”Souvenons-nous qu’en 1879, le C.E.H.C devient A.I.C (Association Internationale du Congo) dont le but est l’organisation des territoires conquis afin de mieux les exploiter. Et cela aboutira à la création de l’État Indépendant du Congo qui deviendra la RDC d’aujourd’hui.
Les deux guerres mondiales de 1914 et 1939 précipiteront l’évolution de l’Afrique et affaiblissent la position des pays colonisateurs. S’en suivra une vague d’indépendance en Afrique.
Malgré les indépendances africaines, les anciennes puissances coloniales n’ont jamais recononcées à leurs projets projets de domination économique et d’exploitation des richesses en Afrique. Depuis le génocide au Rwanda en 1994 en passant par le renversement de Mobutu au Zaire en 1997 par l’AFDL de Laurent Désiré Kabila, nous assistons à une logique d’occupation des espaces économiques africains avec une violence extrême et ce, au mépris du droit international. Tous les massacres qui se passent à l’est du Congo obéissent donc à une logique d’exploitation des richesses bien planifiée avec en bout de chaîne les grands bénéficiaires qui sont les multinationales des pays occidentaux et dans une moindre mesure certains pays voisins qui ont accepté de s’inscrire dans leur logique”.
Guerre active
C’est ainsi que les armées du Rwanda et l’Ouganda ont entrepris une guerre d’agression en occupant de vastes espaces à l’est et au nord du Congo. Cependant l’enlisement du conflit, l’implication des autres pays africains (pays de la SADC parmis lesquels l’Angola et le Zimbabwe) à l’appel de Laurent Désiré Kabila, la médiatisation du conflit, la saisine des institutions internationales comme la CPI sont autant d’éléments qui ont concuru à la signature de l’Accord de Sun City en 2002 et pour par la suite ramener le pays sous une administration unifiée. L’objectif initial n’est cependant pas enterré, loin de là.
Guerre passive
Aujourd’hui, nous assistons donc à un changement de stratégie. Au lieu d’une guerre active, avec des armées étrangères opérant sur le sol congolais, qui a montré ses limites dans les objectifs à atteindre et ayant causé des dégâts qui ont été documentés (Rapport Mapping) et condamnés par les instances internationales, c’est aujourd’hui une guerre passive qui est imposée au Congo. Dans une guerre passive, on ne retrouve plus des armées qui se font face, cependant on plonge le territoire dans un état de ‘‘Ni paix, Ni guerre” dans lequel est installée une insécurité permanente et récurrente. Une telle situation vise à atteindre dans le long terme les objectifs qui n’ont pu l’être par la guerre. Cette nouvelle forme d’agression a pour objectif non seulement de rendre les terres visées ingouvernables mais aussi d’épuiser mentalement et psychologiquement les populations autochtones pour au final les faire partir de leur lieu d’origine. Nous saluons ici la résistance des populations congolaise du Kivu en général et de Beni en particulier!
Notons que n’ayant pas atteint l’objectif assigné de la partition du Congo, les commanditaires avaient pris le soin d’infiltrer l’armée Congolaise (FARDC). Raison pour laquelle notre armée est faible et n’a pas été capable à ce jour de mettre hors d’état de nuire les groupes armés dans la région et d’exercer sont rôle premier de protection des civils et du territoire. C‘est dans ce context que le 19 Décembre 2019 la commission diocésaine “Justice et paix” de l’église catholique de Butembo-Beni lance un appel au gouvernement et exige la permutation de tous les militaires, officiers et soldats de rang issus des anciennes rébellions pro-rwandaises, de l’est vers l’ouest et la neutralisation de tous les groupes armés mai-mai.
Indifférence de la communauté internationale
Étant membre à part entière de la communauté internationale, le Congo est en droit de bénéficier de la solidarité de cette communauté. Malheureusement au Congo, les populations meurent en silence. Nous pouvons clairement dénoncer une politique de ”deux poids, deux mesures” si nous comparons la situation à Beni par rapport à celle d’autres zones de conflit dans le monde. Au Mali par exemple, l’opération Barkhane est une démonstration de comment la communauté internationale peut se mobiliser pour venir en soutien à l’un de ses membres (L’opération Barkhane est une opération militaire menée au Sahel et au Sahara par l’armée française, avec l’aide de l’armée estonienne et britannique qui vise à lutter contre les groupes armés salafistes djihadistes dans toute la région du Sahel). Mais au Congo, nous assistons à une sorte d’indifférence de la communauté internationale. Certes il y a la présence de la MONUSCO, une mission des Nations Unies très coûteuse, mais qui sur le terrain des opérations se comportent plus comme un observateur et ce, dans certains cas, à proximité même des lieux de massacres. C’est ainsi que la commission diocésaine “Justice et paix” de l’église catholique de Butembo-Beni sollicite aussi le déploiement à Beni d’une opération spéciale du type Artémis afin de répondre à ce qu’elle qualifie ”d’inefficacité actuelle” de l’armée congolaise et d’éviter “le génocide à Beni et la balkanisation de l’est de la RDC“. La commission exige aussi une “enquête internationale indépendante” afin d’identifier les auteurs de massacres de Beni pour qu’ils soient jugés. Elle suggère, pour ce faire, aux autorités de se baser sur différents rapports qui indexent des “officiers bien connus“, ayant travaillé pour le régime de Joseph Kabila, d’être impliqués dans les tueries.
BUT INNAVOUÉ DES VIOLENCES À BENI ET DANS LA RÉGION:
Selon le diocèse catholique de Butembo-Beni, derrière les tueries de Beni (Nord-kivu), il y a l’existence d’un plan de balkanisation de la République Démocratique du Congo (RDC).
Dans sa note de plaidoyer publié le 19 décembre 2019, par sa commission locale “Justice et paix”, l’Eglise catholique signale que ce sont les provinces du Nord et du Sud-Kivu ainsi que celle de l’Ituri qui sont visées.
Cette commission qui dit détenir des informations “de plus en plus persistantes“, soupçonne des officiers militaires, anciens des rébellions du RCD, CNDP et M23, d’être derrière ce plan de balkanisation. La stratégie? Certains officiers, infiltrés au sein de l’armée congolaise, orchestraient, d’après la commission, des tueries de civils de Beni, en vue de permettre l’occupation des terres des populations autochtones massacrées par un groupe d’allochtones. La commission soupçonne l’existence d’un programme d’occupation des terres arables des populations de Beni, suite aux vagues des mouvements des populations d’origine inconnue, signalées depuis 2014 au Nord-Kivu. Il s’agit des populations qui déclarèrent quitter le petit nord (du côté de Masisi) pour le grand nord et l’Ituri, à la recherche, d’après elles, des nouvelles terres arables.
Ce qui inquiète le diocèse catholique de Butembo-Beni est, “Comment expliquer qu’un groupe d’hommes occupent les terres pourtant abandonnées par d’autres à la suite des massacres? Ne seraient-ils pas de connivence avec ceux qui orchestrent ce phénomène des massacres pour créer de la psychose au sein de la population autochtone pour la pousser à abandonner ses terres pour les occuper après?“, s’interroge la commission diocésaine “Justice et paix”. Elle redoute que ces personnes en mouvement soient des “réfugiés hutus rwandais chassés dernièrement de la Tanzanie” et qu’on voudrait installer à Beni. Cette commission demande au gouvernement congolais de prendre au sérieux cette question pour ne pas être “surpris quand la balkanisation aura commencé“.
Source :
CONFIRMATION:
Dans la province du Nord-Kivu, l’armée annonce avoir capturé, à Beni (Nord-Kivu), environ 521 combattants d’Allied democratic forces (ADF), issus de différentes nationalités dont notamment (Ouganda, Burundi, Tanzanie, Rwanda, Centrafrique et RDC).
Il s’agit des combattants ADF capturés sur différentes lignes de front depuis le lancement des opérations d’envergure fin octobre 2019. 37 d’entre eux ont été présentés, le lundi 23 décembre 2019, à la presse, parmi lesquels une femme.
Selon le porte-parole de l’armée, ces assaillants ont révélé avoir comme mission principale de créer une nouvelle entité administrative politique qui partirait de Beni jusque dans la province voisine de l’ituri.
“C’est un échantillon parce qu’ils sont plus de 500 à être dans nos prisons, ces ADF sous couvert de différentes nationalités. Ils ont pour mission de créer la terreur, pousser la population à abandonner ses habitations en perspective de laisser ces terres vides qu’elles soient occupées par d’autres personnes à la solde de ces criminels, opposer la population à l’armée, à la police mais également à la Monusco. Ils ont aussi en perspective l’assassinat des notables. Il y en a ceux qui nous ont dit que leur objectif était d’assassiner le maire de la ville. L’effet final recherché par les crimes commis par ces criminels est de créer une nouvelle entité qui partirait de Beni jusqu’en Ituri qui serait une nouvelle entité administrative politique. Ils l’ont dit”, a déclaré le général Léon Richard Kasonga, porte-parole des FARDC.
Source :
Il continue en disant : ”Ces terroristes ont fait des révélations accablantes, des révélations troublantes et ces révélations sont axées sur l’identité des tueurs, qui ils sont, les commanditaires des tueries, parmi lesquels les politiciens, les hommes d’affaires, des jeunes, des membres des mouvements citoyens, des collaborateurs. Ils ont également fait des révélations sur les sources de financement local et externe mais aussi sur la localisation des auteurs, coauteurs et complices basés à Butembo, à Beni, à Lubero, à Kinshasa même à l’extérieur de notre pays.
Mépris du droit international
Tout est donc claire sur ce qui se passe à Beni. La stratégie, les mobiles, le cahier de charges et l’objectif final sont clairement établis. Au regard du droit international, cette nouvelle entité administrative politique recherchée ne pourra pas exister parce qu’elle ne sera pas reconnue (L’Ossétie du Sud et l’Abkhazie en sont des exemples). Pourquoi alors les commanditaires de ce plan continuent dans cette direction?
Nous tous Congolais, devons développer une prise de conscience collective afin de défendre notre patrie. Et le gouvernement congolais doit donc prendre pleinement la mesure de ce danger qui guette l’existence même de la république sous sa configuration actuelle.
DIMENSION ÉCONOMIQUE:
Dans la dimension économique de ce qui se passe dans la région Beni, nous pouvons déjà observer comment certains pays voisins tirent profit du chaos congolais.
LE RWANDA PLUS GRAND PRODUCTEUR DE COLTAN
Un article de ”agenceecofin” nous en dit plus :
Minerai aussi précieux que l’or du fait de son utilisation dans l’industrie électronique, le coltan fait partie de ces produits très convoités, qui font l’attrait, et parfois le malheur, de quelques régions d’Afrique centrale.
Son utilisation ne se limite pas qu’à l’électronique. Il est également retrouvé dans les missiles, fusées ou encore les avions. On l’utilise dans la composition d’alliages de cobalt et de nickel dans l’aéronautique et la fabrication des réacteurs.
Les ressources mondiales de coltan sont réparties dans de nombreux pays, en particulier l’Australie, le Brésil, la Chine, le Canada, l’Espagne ou la RD Congo. Selon plusieurs sources, la RD Congo hébergerait entre 60% et 80% des réserves mondiales connues du minerai. Si l’Australie produirait officiellement les trois quarts du coltan mondial, cette donnée est relativisée par nombres d’experts qui soulignent les grandes réserves du sous-sol congolais.
De la fin du XXe siècle au début du XXIe siècle, le coltan a été au cœur d’une guerre particulièrement brutale en RD Congo. Avec près de 6 millions de morts, cette guerre fait partie des conflits les plus meurtriers que le monde a vécu après la seconde guerre mondiale. Un rapport présenté par des experts à l’ONU en 2001 accuse les groupes armés de la RD Congo et de ses voisins que sont l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, d’extraire illégalement et de transporter en contrebande le minerai de la région du Kivu.
L’argent tiré de ce trafic, dénonce le rapport, servait à financer et à prolonger la guerre, notamment par l’approvisionnement en armes, mais également à remplir les poches des uns et des autres. Plus spécifiquement, l’armée rwandaise aurait retiré 250 millions de dollars de 1998 à 2000 du trafic illégal du coltan.
La loi Dodd-Franck
L’origine de cette résolution remonte un peu plus loin, à une loi américaine dénommée «Dodd-Frank» et adoptée à l’initiative de Barack Obama. Un point de cette loi oblige en effet les entreprises cotées aux Etats Unis, utilisant le coltan, mais également le tungstène, le tantale, l’or, l’étain, pour la fabrication de leurs produits, à vérifier et rendre public l’origine de ces produits miniers.
Malheureusement, le nouveau président américain Donald Trump a signé en février 2017 un décret visant à démanteler la loi Dodd-Frank. On ne sait pas encore si cette décision remettra en cause cette disposition particulière qui, en 6 ans, aura permis un début d’assainissement de cette industrie extractive.
La loi Dodd-Frank a notamment apporté plus de transparence, réduit les actes de corruption, même si le trafic en Afrique centrale est encore monnaie courante.
Le Rwanda est devenu entre 2013 et 2014 le premier exportateur mondial de coltan
Selon les données de la Banque Nationale Rwandaise (BNR), le pays a enregistré en 2013, 226,2 millions $ de revenus miniers, 134,5 millions provenant uniquement du coltan. En 2016, les exportations de cassitérite, wolfram et coltan du pays ont baissé à 86,42 millions $.
Cependant, le statut du Rwanda en tant que premier exportateur de coltan n’est pas vu de bon œil par tous, notamment par les voisins congolais. Ces derniers accusent ouvertement le pays de continuer trafic du coltan dans la région de Kivu, s’enrichissant sur le dos de la RD Congo, alors qu’il ne produit lui-même que très peu de coltan. Pour répondre à ces accusations, le Rwanda met en exergue un programme de traçabilité des minerais qui indiquerait les provenances de tout son coltan.
La première usine de traitement de coltan en Afrique attendue au Rwanda
En août 2016, AB Minerals a déclaré vouloir construire au Rwanda la première usine africaine de séparation du coltan à échelle industrielle. La société a indiqué que l’usine sera opérationnelle à la mi-2017 et qu’elle apportera des opportunités d’industrialisation nécessaires à la région.
Source : https://www.agenceecofin.com/dissection/1412-52897-le-coltan-pour-le-meilleur-et-pour-le-pire
L’OUGANDA GRANDE EXPORTATRICE D’OR DANS LA RÉGION
DES GRANDS LACS
Un article du journal Le Monde donne des éclaircissements :
Plusieurs Etats de la région se dotent de leurs propres raffineries pour tenter de capter la production de milliers de sites miniers artisanaux, dans des zones en proie à des violences entretenues par des groupes armés.
Avec ses plages sur le lac Victoria, ses hôtels et son aéroport international, la ville d’Entebbe offre un cadre idéal pour observer à bonne distance les conflits en cours de l’autre côté de la frontière, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Alphonse Katarebe, un Rwandais de 62 ans, est l’un de ces hommes d’affaires au cœur de ce business florissant: le raffinage et la commercialisation de l’or en provenance de RDC. Il n’a plus besoin de se rendre sur place comme autrefois ni de négocier avec les caïds de l’est de la RDC, une centaine de groupes armés congolais, rwandais et burundais, qui s’affrontent, s’allient, se trahissent et se financent largement par l’exploitation des ressources naturelles. Il est désormais en bout de chaîne, et une bonne partie de l’or artisanal congolais vient à lui, à Entebbe.
M. Katarebe est le PDG de la société ougandaise African Gold Refinery (AGR), qui a créé la plus importante raffinerie d’or de la région des Grands Lacs, opérationnelle depuis fin 2015. Il règne ainsi sur ce marché controversé en exportant 10 tonnes d’or par an à Dubaï. L’origine congolaise d’une partie de la marchandise « brute » a valu à AGR d’être accusée par les Nations unies et par des ONG d’acheter, de vendre, de blanchir et d’exporter ce qu’il est convenu d’appeler « l’or des conflits » (conflict gold).
M. Katarebe affirme s’approvisionner en toute légalité auprès de mines certifiées conflict free, soit 4 % des sites de l’Est congolais, mais surtout à Kampala, la capitale ougandaise, à 50 kilomètres au nord d’Entebbe. Cette ville (Kampala) fourmillante est devenue la « cité de l’or », le hub régional du business aurifère. À la « Bourse » informelle de Kampala, les kilos d’or se négocient par dizaines, voire par centaines. Ces transactions, portant parfois sur plusieurs millions de dollars, permettent aux négociants de rendre légal cet or congolais qui ne l’est pas.
Il faut dire que la création de cette raffinerie a bouleversé le marché régional. Le président ougandais, désireux de capter les revenus de l’or qui transite depuis des décennies par son pays, a lui-même soutenu ce projet. Yoweri Museveni s’y connaît en la matière : son armée a occupé pendant cinq années la province congolaise de l’Ituri, lui donnant accès, ainsi qu’à son demi-frère, le général Saleh, aux richesses minières. Aujourd’hui encore, le chef de l’Etat, 74 ans, exerce une forte influence dans la région. Résultat : l’Ouganda, dont la production aurifère est dérisoire, exporte désormais près de 11 tonnes d’or par an, contre 11 kilos en 2014. Dans la région, nul n’ignore d’où vient l’or prétendument made in Ouganda.
L’ÉTAT CONGOLAIS DOIT JOUER PLEINEMENT SON RÔLE
La seule solution pour mettre fin aux massacres de nos frères et sœurs à Beni et toutes les autres zones de tensions à l’est, est que l’état Congolais doit récupérer et exercer avec autorité son rôle de souverain sur ses terres. Cela passe par l’organisation et l’administration de tout son territoire et l’imposition de l’ordre et de la sécurité par son armée et sa police.
L’état congolais doit reprendre l’initiative par rapport aux pays voisins pour canaliser le trafic des matières premières.
La RDC, dont le système de taxation est le plus élevé de la région, n’incite pas les acteurs du business aurifère et du coltan à légaliser leur activité, au grand dam de l’état qui ne perçoit rien ou presque sur cette activité, et peine toujours à construire une simple route.
L’état congolais doit donc promouvoir un système de taxation plus favorable que ceux des pays voisins dans les territoires en conflits et améliorer le climat des affaires de sorte que des centres de négociation des minerais s’y créent et que par conséquent, le business prenne le pas sur les massacres.
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