Simon Kimbangu, prophète et héro national du Congo
Les fondations de la République Démocratique du Congo d’aujourd’hui ont été posées au prix d’immenses sacrifices des congolais. Cependant, même durant ces périodes sombres de l’histoire du Congo, des hommes et des femmes ont su se lever et porter la voix haute pour condamner les mauvais traitements endurés dans leur propre pays et pour réclamer la libération de tous les congolais. Parmi ces voix nous pouvons citer Simon Kimbangu.
Simon Kimbangu, né le 12 septembre 1887 à Mbanza-Ngungu dans l’actuel Kongo Central et mort le 12 octobre 1951 dans la ville d’Élisabethville (Lubumbashi), est considéré comme Héro National au Congo et comme un envoyé spirituel par ses fidèles.
C’est dans une vision qu’il fit la rencontre avec Jésus-Christ qui lui demanda d’aller annoncer la parole de Dieu auprès des siens. Il devient prédicateur dans les années 1920 et fonde en 1921 à Nkamba un mouvement religieux qui donnera naissance au kimbanguisme (un christianisme né du ministère biblique et évangélique du discours et de l’enseignement de Simon Kimbangu).
Dans l’un de ses discours mémorables il dit : ‘’qu’il viendra un temps où les noirs deviendront les blancs, et les blancs, les noirs ; c’est-à-dire que nous exercerons toutes leurs fonctions chez nous tandis qu’ils se soumettront à nos décisions. Nous serons alors maîtres chez nous comme ils le sont chez eux. Mais en dépit de tout le mal qu’ils nous font, qu’il ne faut pas les haïr mais plutôt les aimer‘’.
Différents récits font état de miracles qui ont accompagné le ministère de Simon Kimbangu. En date du 6 avril 1921, il se rend chez une femme (du nom de ‘’Nkiantondo’’ dans le village de Ngombe-Kinsuka) dont il a entendu dire qu’elle était gravement malade. En effet, elle était dans un coma profond depuis 3 jours et il l’aurait guérie par imposition des mains. Au cours des semaines suivantes, il aurait accompli plusieurs autres miracles.
Les nouvelles des guérisons se répandent et attirent beaucoup de monde à Nkamba, ce qui alarme les autorités coloniales, en l’occurrence Georges Léon Morel, commissaire de district. Le 6 juin 1921, à la tête d’une colonne de la Force publique, il se rend à Nkamba en vue d’appréhender Simon Kimbangu. La tentative échoue et Kimbangu parvient à s’enfuir. Néanmoins, plusieurs dirigeants du mouvement sont arrêtés et emmenés à Thysville (Mbanza-Ngungu). Ce fut le début de la répression anti-kimbanguiste et de la tournée évangélique clandestine du prophète.
Le 12 septembre 1921, Kimbangu se rend spontanément aux autorités coloniales à Nkamba. Le 29 septembre, celles-ci décident de le traduire devant un conseil de guerre plutôt que devant un tribunal civil, ce qui prive Kimbangu d’un avocat et de toute possibilité d’appel. Au bout de trois jours d’un procès tendancieux, il est condamné à mort suite à un jugement qui avoue clairement que le pouvoir colonial redoute que ses activités puissent « conduire à la grande révolte ». Alors que chacun s’attend à une exécution aussi rapide qu’exemplaire, le 3 octobre 1921 le Roi Albert décide de commuer sa peine en détention à perpétuité. Les autorités coloniales vont donc transférer Kimbangu à la prison d’Élisabethville au Katanga, à des milliers de kilomètres de sa famille et de son lieu de résidence. Il y restera enfermé jusqu’à sa mort le 12 octobre 1951; ce qui représente une durée de détention plus longue que les vingt-sept années subies par Nelson Mandel.
Après la condamnation de Kimbangu, les autorités coloniales tentèrent de briser son mouvement, notamment en exilant ses principaux disciples dans d’autres régions du pays. Toutefois, malgré cette répression, le mouvement n’a pas cessé de gagner en importance au point qu’en 2012, on estimait à environ 10 % de la population les croyants congolais qui se réclament Kimbanguistes.
De nos jours, l’Église Kimbanguiste est établie dans plusieurs régions du pays et à travers le monde. À la mort de Simon Kimbangu, c’est son fils Joseph Diangienda qui prend la tête de l’église jusqu’à sa mort survenue le 8 juillet 1992, avant d’être remplacé par son frère Paul Salomon Dialungana Kiangani (1992-2001) puis par son petit-fils Simon Kiangani Kimbangu.
Sources: Église Kimbanguiste / Wikipédia / Témoignages
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