Héros africains et figures historiques (3 ème partie)
9. Patrice Émery Lumumba (né le 2 juillet 1925 à Onalua, Congo belge et mort assassiné le 17 janvier 1961 au Katanga) est le premier Premier ministre de la République démocratique du Congo de juin à septembre 1960. Il est, avec Joseph Kasa-Vubu, l’une des principales figures de l’indépendance du Congo belge.
En septembre 1954, il reçoit sa carte d’« immatriculé », réservée par l’administration belge à quelques éléments remarqués du pays (200 immatriculations sur les 13 millions d’habitants de l’époque).
Il découvre, en travaillant pour la société minière, que les matières premières de son pays jouent un rôle capital dans l’économie mondiale, mais aussi que les sociétés multinationales ne font rien pour mêler des cadres Congolais à la gestion de ces richesses. Il milite alors pour un Congo uni, se distinguant en cela des autres leaders indépendantistes car il ne plaide pas pour une indépendance immédiate.
Le ministre belge en charge à l’époque, de la politique coloniale, Auguste Buisseret, veut faire évoluer le Congo et, notamment, développer un enseignement public. Lumumba adhère au parti libéral, parti de ce ministre, et y attire des notables congolais.
En 1958, à l’occasion de l’Exposition Universelle de Bruxelles, première du genre après la guerre et qui a un grand retentissement dans le monde, des Congolais sont invités en Belgique, dont Patrice Lumumba. Mécontents de l’image paternaliste peu flatteuse du peuple congolais présentée par l’exposition, Lumumba se détache des libéraux et, avec quelques compagnons politiques, noue des contacts avec les cercles anticolonialistes de Bruxelles. Dès son retour au Congo, il crée le Mouvement national congolais (MNC), à Léopoldville le 5 octobre 1958 et, à ce titre, participe à la conférence panafricaine d’Accra. De retour au Congo, il organise une réunion pour rendre compte de cette conférence et il y revendique l’indépendance devant plus de 10 000 personnes.
Le 30 juin, lors de la cérémonie d’accession à l’indépendance du pays, Lumumba -qui a définitivement largué les libéraux et qui s’est entouré de conseillers étrangers de gauche prononce un discours virulent dénonçant les abus de la politique coloniale belge depuis 1885. Durci par l’expérience de son arrestation, et, face à la surenchère anti belge d’une partie de la presse internationale, il prend le contrepied de la politique modérée de ses débuts telle qu’on peut la découvrir dans son livre (publié après sa mort). Au lieu de s’adresser au roi des Belges présent à la cérémonie, et qui venait de prononcer un discours paternaliste convenu avec le président Kasa-Vubu, Lumumba commence son allocution par une salutation « aux Congolais et Congolaises, aux combattants de l’indépendance. » Son discours, qui doit lui permettre de l’emporter sur Kasa-Vubu dans l’opinion des Congolais politisés, proclame vivement que l’indépendance marque la fin de l’exploitation et de la discrimination et le début d’une ère nouvelle de paix, de justice sociale et de libertés.
Patrice Émery Lumumba est considéré au Congo comme le premier « héros national ». Il a en effet été assassiné par des responsables de l’État du Katanga avec la complicité de la sûreté de l’État belge, puissance coloniale du Congo, et des services secrets (CIA) des États-Unis.
10. Kwame Nkrumah (21 septembre 1909 – 27 avril 1972) est un homme politique indépendantiste et panafricaniste ghanéen qui dirigea ce pays indépendant en tant que Premier ministre de 1957 à 1960, puis en tant que président de 1960 à 1966.Il fait ses études en Angleterre et aux États-Unis. En 1945, il participe à l’organisation du Congrès panafricain. Il retourne en Côte-de-l’Or en 1947 et devient secrétaire général du parti indépendantiste, l’UGCC (United Gold Coast Convention), qu’il quitte pour fonder un autre parti : la Convention People’s Party (CPP).
Souhaitant l’indépendance, Nkrumah appelle au boycott et à la désobéissance civile, ce qui lui vaut d’être emprisonné par les autorités britanniques jusqu’en 1951.
Après les élections législatives de 1956, le CPP remporte les trois quarts des sièges. Nkrumah, fort de son succès, oblige alors le Royaume-Uni à concéder l’indépendance, qui est proclamée le 6 mars 1957. La Côte-de-l’Or devient ainsi la première colonie à obtenir son indépendance après le Soudan (1956). Le jour même de l’indépendance, Nkrumah décide d’abandonner le nom colonial du pays au profit de l’actuel, en hommage à l’Empire du Ghana. Tout en demeurant dans le Commonwealth, le Ghana de Nkrumah devient, le 1 juillet 1960, une république
Se basant sur la politique d’« Africanisation de l’administration, de panafricanisme et d’anticommunisme », il décide de développer les infrastructures de son pays grâce aux excédents de l’Office de commercialisation du cacao. Ainsi, le domaine de l’éducation et celui de la santé enregistrent de véritables progrès.
11. Kamau wa Ngengi baptisé John Peter Kamau avant d’être appelé Johnstone Kamau et d’être connu à partir de 1938 sous le nom de Jomo Kenyatta (né à Gatundu le 20 octobre 1894 et mort à Mombasa le 22 août 1978) est un homme politique kényan d’origine kikuyu. Premier ministre du Kenya de 1963 à 1964 puis président de la république (1964-1978), il est considéré comme le père de la nation kényane.En 1924, Johnstone Kamau commence une carrière politique en rejoignant l’association centrale des Kikuyu (KCA). En 1934, il poursuit ses études à l’université de Londres. Il continue durant toute cette période de défendre les intérêts fonciers des Kikuyu. Il publie sa thèse en 1938 intitulé Au pied du mont Kenya sous son nouveau pseudonyme, Jomo Kenyatta.En 1946, il revient au Kenya où il devient le secrétaire général de la Kenya African National Union qui militait pour l’indépendance du Kenya.Il est incarcéré avec son collègue Daniel Arap Moi par les Britanniques qui l’accusaient de soutenir l’organisation secrète des Mau Mau. En prison, Moi promet à Kenyatta que s’il devenait un jour président, Kenyatta serait son successeur.
Les deux furent libérés et Kenyatta fut élu Premier ministre du Kenya indépendant le12 décembre 1963, puis 1er président de la République le12 décembre 1964 jusqu’en 1978, date de sa mort.
Kenyatta promulgua la devise nationale Haraambee! (« Tirons ensemble ! » en swahili) symbole de la lutte victorieuse contre la colonisation et pour le rassemblement des différentes ethnies.
12. Gamal Abdel Nasser Hussein né le15 janvier 1918 et mort le 28 septembre 1970, fut le second président de l’Égypte de 1956 à sa mort. En tant que colonel dans l’armée égyptienne, Nasser dirigea la révolution égyptienne de 1952, aux côtés de Mohammed Naquib, devenu premier président de la nouvelle république qui fut instaurée après la chute de la monarchie d’Égypte et de Soudan. Il inaugura une nouvelle ère en Égypte, celle de la modernisation, des réformes socialistes.
Nasser est généralement considéré comme l’une des figures politiques les plus influentes en Afrique du nord et dans l’histoire arabe. Avec lui l’Égypte nationalisa l’entreprise qui gérait le Canal de Suez, et s’imposa comme l’un des principaux acteurs de la lutte anti-impérialiste contre les puissances occidentales, et ce dans le monde arabe et en Afrique. La fin que prit la Crise du canal de Suez fit de lui un héros dans le monde arabe, une telle notoriété lui ayant permis de s’imposer comme un des principaux porte-paroles des pays non-alignés, étant lui-même à l’origine de ce mouvement.
13. Almamy Samory Touré (ou Samori Touré), né vers 1830 à Miniambaladougou, dans l’actuelle Guinée, décédé le 2 juin 1900 au Gabon, fut le fondateur de l’empire Wassoulou et résista à la pénétration et à la colonisation française en Afrique de l’Ouest.En 1867, Samory était un chef de guerre à part entière, possédant sa propre armée regroupée à Sanankoro dans les hautes-terres guinéennes, sur les bords du Haut-Milo, un affluent du fleuve Niger et il comprit vite qu’il avait deux tâches primordiales à accomplir : créer une armée efficace et loyale dotée d’armes à feu modernes, et se construire un État stable.
En 1876, Samory put importer des fusils à chargement par la culasse par l’intermédiaire de la colonie britannique du Sierra Leone. Il conquit le district de Buré, riche en or (actuellement à cheval sur la frontière entre Guinée et Mali), en vue de renforcer ses finances. En 1878 il était assez puissant pour s’autoproclamer “faama” (“dirigeant militaire”) de son propre Empire Wassoulou. Il fit de Bissandugu sa capitale et entama des échanges commerciaux et diplomatiques avec l’Empire Toucouleur voisin et mourant.
Samory essaya de neutraliser les Français par plusieurs moyens. Premièrement, il étendit sa domination vers le sud pour sécuriser une ligne de communication avec le Liberia.
Quand une expédition menée par le gouverneur colonial français du Soudan, Antoine Combes, tenta en 1885 de prendre possession des mines d’or de Buré, Samory contre-attaqua. Divisant son armée en trois colonnes mobiles, il réussit à menacer gravement les lignes de communication françaises obligeant ses adversaires à se replier…
Samory fut vaincu par les Français et mourut en captivité le 2 juin 1900, des suites d’une pneumonie.
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