Héros africains et figures historiques (2 ème partie)
5. Thomas Sankara est un homme politique anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste burkinabé. Il est né le 21 décembre 1949 Yako en Haute-Volta et mort assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou au Burkina Faso.
Il incarna et dirigea la révolution burkinabé du 4 août 1983 jusqu’à son assassinat lors d’un coup d’État qui amena au pouvoir Blaise Compaoré, le 15 octobre 1987. Il a notamment fait changer le nom de la Haute-Volta, issu de la colonisation, en un nom issu de la tradition africaine le Burkina Faso, le pays des hommes intègres et a conduit une politique d’affranchissement du peuple burkinabé. Son gouvernement entreprit des réformes majeures pour combattre la corruption et améliorer l’éducation, l’agriculture et le statut des femmes.
Sa politique étrangère était centrée autour de l’anti-impérialisme. Son gouvernement refusa l’aide étrangère, poussa pour la réduction de la dette odieuse de son pays, nationalisa toutes les terres et les richesses minières, et essaya de se libérer de la puissance et de l’influence du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale.
Il initia des programmes révolutionnaires pour l’autonomie de l’Afrique comme une alternative défiant les stratégies de développement néo-libérales imposées par l’occident.
6. Simon Kimbangu, né le 12 septembre 1887 à Nkamba près de Mbanza-Ngungu et décédé le 12 octobre 1951 à Élisabethville (actuelle Lubumbashi), est un religieux congolais. Né dans l’État indépendant du Congo (futur Congo Belge), il devient prédicateur dans les années 1920 et commence son ministère de prédication et de guérison le 6 avril 1921 à Nkamba. Il est connu pour ses enseignements qui donneront par la suite naissance au Kimbanguisme.Fils de Kuyela et Luezi, Simon Kimbangu est baptisé par la Baptist Missionary Society en 1915 et devient alors catéchiste. C’est à cette époque qu’il dit recevoir une vision divine, qui lui ordonne d’aller prêcher et guérir les malades. L’histoire veut qu’il ait alors guéri une jeune femme dénommée Nkiantondo au nom de Jésus-Christ, dans son village natal de Nkamba.Bien que la prédication de Kimbangu n’ait pas de contenu politique affirmé, il prédit néanmoins la libération de l’homme noir sur un plan spirituel et physique, l’indépendance du Congo et la reconstitution de l’Empire Kongo, prophétisant la « deuxième indépendance » (dipanda dianzole en kikongo). Il ajoute qu’un jour l’homme blanc deviendra noir et l’homme noir deviendra blanc. Les autorités belges, alertées par les missionnaires catholiques et protestants, le font arrêter, ainsi que ses plus proches fidèles, le 12 septembre 1921 et l’accusent de sédition. Il est condamné à mort avant d’être finalement gracié par le roi Albert I er de Belgique; il voit sa sentence commuée en détention à perpétuité accompagnée de 120 coups de fouet. Durant ses trente ans d’emprisonnement, Kimbangu continue d’être considéré comme un leader spirituel malgré l’absence de contact avec ses fidèles. Il devient également un symbole du nationalisme congolais. Il meurt finalement à la prison d’Élisabethville (actuelle Lubumbashi) en 1951.
En 1959, son Église est reconnue par le gouvernement belge et autorisée à exercer ses activités. En août 1969, elle devient membre du Conseil œcuménique des Églises, lors de la réunion de son comité exécutif à Canterbury en Angleterre. De nos jours, l’Église kimbanguiste est établie dans plusieurs pays à travers le monde. À la mort de Kimbangu, c’est son fils Joseph Diangienda qui prend la tête de l’Église jusqu’à sa mort survenue le 8 juillet 1992, avant d’être remplacé par son frère Dialungana Kiangani (1992-2001) puis par son petit-fils Simon Kimbangu Kiangani.
7. Habib Bourguiba, de son nom complet Habib Ben Ali Bourguiba, né le 3 août 1903 à Monastir et décédé le 6 avril 2000 à Monastir, est un homme d’État tunisien, président de la République tunisienne entre 1957 et 1987.
Avocat formé en France dans les années 1920, il revient au pays et commence à militer dans les milieux nationalistes. En 1934, à l’âge de 31 ans, il fonde le Néo-Destour, fer-de-lance du mouvement pour l’indépendance de la Tunisie. Une fois l’indépendance obtenue le 20 mars 1956, il s’emploie à mettre sur pied un État moderne en mettant fin à la monarchie et en proclamant la république dont il devient le premier président le 25 juillet 1957.
Parmi les priorités de son action politique figurent le développement de l’éducation, la défense de l’égalité entre hommes et femmes, le développement économique et une politique étrangère équilibrée, ce qui en fait une exception parmi les dirigeants d’Afrique du nord.
8. Lat Dior Ngoné Latyr Diop (1842-1886) est considéré comme un héros par la nation sénégalaise. Ancien souverain (damel) du Cayor, d’abord thiédo, puis converti à l’islam sous l’influence de Maba Diakhou Bâ, c’est l’une des grandes figures de la résistance à la pénétration coloniale française.Cependant, son épopée est marquée par diverses stratégies par rapport à d’autres résistants de son époque.Conscient des enjeux pour le royaume du Cayor, Lat Dior s’est farouchement opposé à la mise en place d’une liaison ferroviaire entre Dakar et Saint-Louis et à l’implantation de l’arachide.Après une série d’affrontements sanglants avec les troupes de Faidherbe et de Pinet-Laprade, mais aussi quelques alliances ponctuelles, il a mené un dernier combat sans espoir à Dekhele2 et y a laissé la vie le 27 octobre 1886.
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